À partir d'une recherche à la fois quantitative et qualitative, cette étude questionne le lien entre le phénomène du flow et le métier d’interprète français-langue des signes française. Une revue de la littérature aboutit à une présentation des différentes dimensions du flow. Elle présente ensuite brièvement l'histoire de la langue des signes en France, de la profession d'interprète français-langue des signes française et aborde le métier sous l’angle de la psychologie, ce qui permet de le mettre en lien avec le flow.
Une deuxième partie consacrée à la méthodologie présente des hypothèses de recherche, détaille la construction de questionnaires diffusés aux interprètes, et l’élaboration d’entretiens menés avec quatre d'entre elles. L’analyse des données recueillies est présentée dans une troisième partie. Les neuf dimensions du flow décrites dans la partie théorique sont évoquées dans le questionnaire. Les données sont présentées sous formes de graphiques et complétées avec les expériences personnelles des sujets afin de mieux comprendre la façon dont les interprètes expérimentent le flow dans leur profession.
Cette recherche est née d'une découverte fortuite. Lorsque nous avons commencé à discuter de notre sujet de mémoire en début d’année scolaire, mon choix se portait plutôt sur les pratiques méditatives. Je souhaitais approfondir les impacts potentiels de celles-ci sur les interprètes FR– LSF et sur leur pratique.
Dans le cadre de cette exploration, j’ai donc effectué plusieurs lectures. Cela a été l’occasion de me replonger dans un livre qui trônait dans ma bibliothèque personnelle depuis quelques années sur l’intelligence émotionnelle. J’ai alors relu un passage portant sur un certain état de fluidité, état où l’individu, complètement absorbé par sa tâche, voit son égo se dissoudre, perd la notion du temps et réalise des performances sans avoir pourtant l’impression de faire d’efforts. (Goleman, 2014, 140). Le concept m’a paru très intéressant. D’ailleurs, c’était déjà le cas à l’époque car cette page est annotée au crayon gris. Cela signifie « C’est à creuser, j’y reviendrai plus tard ». Et bien pour la première fois, je l’ai vraiment fait. Le sujet initialement envisagé a de fait évolué, et des questions me sont apparues : Les interprètes FR – LSF expérimentent-il ce genre d’état ? Dans quel cadre ? Et sous quelle forme ? J’étais résolue à enquêter.
Pour ce mémoire, nous nous intéresserons aux mécanismes de ce phénomène psychologique. Si la littérature scientifique sur le sujet est abondante, elle l’est beaucoup moins en ce qui concerne la profession d’interprètes FR-LSF et encore moins les interprètes en état de fluidité. Nous n’avons trouvé qu’un seul livre traitant de ce dernier thème1, c’est pourquoi nous aborderons d’une part le concept de cet état de fluidité que nous retrouverons sous le terme de flow, puis nous énoncerons les spécificités du métier d’interprètes et les processus cognitifs en jeux lors de l’acte d’interprétation pouvant être reliés à l’état de flow. Afin de réunir ces deux thèmes dans la partie de recherche, nous nous sommes emparés d’un outil déjà existant (un questionnaire) concernant la mesure du flow, que nous avons transposé au métier d’interprètes FR– LSF. Cela va nous Cela va nous permettre de réaliser un état des lieux des ressentis des interprètes en état de flow de manière quantitative. Par ailleurs, nous effectuerons également des entretiens individuels afin de recueillir leurs expériences dans une approche cette fois-ci qualitative.
MEMOIRE-CAZENAVETTE-Chloe-D-TIM-LSF-2021-2022.pdf