La déontologie esa désormais essentielle pour les interprètes et le bon exercice de leur métier. Voici la définition de la déontologie selon le CNRTL :
Élaborée en 1988 sur le modèle de celui des interprètes en langues vocales de l’Association Internationale des Interprètes de Conférence (AIIC), elle prend la forme d’un code éthique qui répertorie « un ensemble de règles de déontologie et de conduite professionnelle » AFILS : Association française des interprètes et traducteurs en langue des signes.
Nous retrouvons d’une part le code de déontologie et d’autre part le code de conduite professionnelle.
Les trois règles qui composent les codes déontologiques sont :
L’interprète intervient dans tous types de situations, parfois très intimes : rendez-vous médicaux, entretiens d’embauche, réunions de service, procès au tribunal... Afin que les usagers puissent s’exprimer librement, ces derniers doivent avoir la certitude que l’interprète ne divulguera pas d’informations confidentielles. Cette confiance est essentielle pour le bon exercice du métier. Le secret concerne non seulement les informations traduites mais également le contexte de l’intervention. Notons que le secret peut être partagé entre interprètes pour garantir la continuité si un collègue prend le relais lors d’une prochaine prestation. Il peut également être levé dans le cas où la loi impose ou autorise la révélation du secret dans le cadre de violences notamment. (Bernard, Encrevé, Jeggli, 2007, 40)
La fidélité signifie que « l’interprète est tenu de restituer le message le plus fidèlement possible dans ce qu’il estime être l’intention du locuteur original » (article 2). Il ne doit rien omettre et ne rien ajouter au discours original. La fidélité consiste à interpréter dans une autre langue le « vouloir dire », l’intention du locuteur. C’est-à-dire que l’interprète se place au niveau du sens ou non du mot. « Souvent, pour être fidèle au sens, il faut être infidèle aux mots. » (Bernard, Encrevé, Jeggli, 2007, 55) L’interprète retranscrit une pensée, une attitude, une émotion. Si le locuteur est en colère ou éprouve de la tristesse, cela doit se sentir dans la traduction pour pouvoir être perçu par son interlocuteur. Il s’agit de respecter autant la forme que le fond du message.
Rappelons la définition fournie par le Code de déontologie des interprètes en langue des signes française / français : « Article 3. - Neutralité : « L'interprète ne peut intervenir dans les échanges et ne peut être pris à partie dans la discussion. Ses opinions ne doivent pas transparaître dans son interprétation. » (Bernard, Encrevé, Jeggli, 2007, 46).
À aucun moment, l’interprète ne doit s’adonner à des commentaires qui laisseraient transparaître son opinion. Il en est de même pour les mimiques faciales.
Cependant, il convient de distinguer neutralité objective, qui définit la volonté de l'interprète de ne pas modifier un discours ou intervenir dans la situation, de la neutralité subjective qui prend en compte le fait qu’il y a autant d’interprétations possibles que d’interprètes. En effet, celui-ci est humain, avec un vécu personnel, une perception, une compréhension du monde qui lui sont propres, et qui viennent agir comme un filtre sur son interprétation. Afin d’être le plus proche de ce concept de neutralité, l'interprète utilise la première personne du singulier. Si la personne dit « Je suis (...) », l’interprète traduit « Je suis (...) ». S’il traduit par la 3ème personne « Il dit (...) », les interlocuteurs peuvent être tentés de s’adresser directement à l’interprète « Dites-lui (...) ». Ce qui peut mener à une situation où l’interprète occupe une place qu’il ne devrait pas. En effet, sa présence doit uniquement favoriser les échanges entre sourds et entendants et il doit s’effacer en tant qu’individu. Il endosse un rôle et porte les idées de quelqu’un d’autre. Cependant, l’interprète peut tout à fait intervenir sur la forme si celle-ci entrave le bon déroulé de l’interprétation. Il peut par exemple demander de répéter, de parler plus fort ou de signer moins vite. L’interprète doit aussi faire preuve de transparence. Cela ne signifie pas qu’il devient transparent, mais qu’il ne doit pas être opaque sur les apartés par exemple, dont il doit en informer la nature.
Ce code déontologique est complété par un code de conduite professionnel. Le site internet de L’AFILS présente les différents articles qui les composent. Nous pouvons retrouver entre autres :
Pour plus de détails, rendez-vous sur le site de l’AFILS. AFILS : Association française des interprètes et traducteurs en langue des signes
Nous pouvons dire que la déontologie qui constitue l'ensemble des règles et devoirs qui s’imposent aux professionnels constitue le fondement de la confiance des usagers envers l’interprète.