Foire Aux Questions

Le métier d’interprète peut être confondu avec celui de traducteur. Bien qu’ils relèvent du même domaine, ils sont pourtant différents. L’AFILS rappelle que :

L'interprétation consiste à transposer oralement un discours d'une langue à l'autre et vice-versa ; tandis que dans la traduction cette transposition se passe entre deux documents écrits. La particularité de la traduction vers la langue des signes est que celle-ci n'a pas de version écrite, au sens graphique du terme. La forme « écrite » de la LSF est la vidéo.

Vers sa langue maternelle

Il est essentiel qu’un traducteur professionnel traduise vers sa langue maternelle, car il en maîtrise toutes les subtilités et les finesses. Ainsi, pour une production vers la langue des signes, un traducteur sourd fournira une traduction fluide et de qualité, qui fera passer fidèlement et précisément le message du texte d’origine.

L'interprétation est l'art de véhiculer toute la complexité d'un discours sans jamais déformer ou en amoindrir le sens. Lors d'une conversation entre deux personnes qui ne peuvent pas se comprendre, la mission de l'interprète est de traduire fidèlement, avec la plus grande précision, les propos recueillis. Cette mission consiste aussi à obtenir la confiance des participants qui se livrent au travers d'opinions et de sentiments qui leur sont propres. La responsabilité de l'interprète l'oblige à démontrer sa compétence en faisant preuve de la plus grande neutralité et de la plus grande discrétion. Il se doit d'être parfaitement honnête et intègre dans son intervention.


Dans l’ouvrage Interprétation en langue des signes, les auteurs Bernard, Encrevé, Jeggli, comparent l’interprète à un pont qui permettrait de mettre en relation deux personnes qui seraient dans l’incapacité de communiquer entre elles car elles ne partagent pas la même langue. Si l'on considère qu'un fleuve est l'obstacle qui sépare deux rives, le pont est l'élément qui les relie et permet entre elles la circulation. Il en va de même avec les barrières des langues. L'interprète est « l’élément » qui permet la communication de deux, voire plusieurs communautés en fonction des langues qu'il pratique.
Son rôle est d'interpréter avec fidélité et neutralité les propos des interlocuteurs. Il ne peut intervenir que lorsqu’il estime cela nécessaire pour faire correctement son travail (faire répéter lorsqu’il n’a pas compris ou à cause de soucis d’ordre technique). Il n’est en aucun cas un accompagnateur, éducateur, soignant. Pour compléter cette définition l’Association Française des Interprètes et traducteurs en Langue des Signes (AFILS), rappelle que « l'interprète est un professionnel des langues. Il permet à deux communautés linguistiques de pouvoir communiquer, chacune dans sa propre langue et en respectant les codes de sa propre culture ».


Il établit donc un pont entre deux mondes.


Maîtrisant parfaitement ses langues de travail et doté d’une bonne connaissance des spécificités culturelles en lien avec celles-ci, il est à la fois bilingue et biculturel.

L'AFILS est l'association française des interprètes et traducteurs en langue des signes. Créée en 1978, elle a pour missions de :

  • Promouvoir l'interprétation et la traduction français – langue des signes française (LSF),
  • Fédérer les interprètes et les traducteurs autour de la reconnaissance de la profession.

Que fait l'AFILS ?

L'AFILS oeuvre afin de :

  • Représenter les interprètes et les traducteurs français – LSF 
  • Promouvoir le professionnalisme et des conditions de travail de qualité,
  • Favoriser la formation continue des interprètes et traducteurs en exercice,
  • Être en contact permanent avec les utilisateurs,
  • Être en contact étroit avec les interprètes et traducteurs en France, en Europe et à l'international,
  • Organiser des rencontres régionales et nationales autour de l'interprétation et de la traduction,
  • Rester à l'affût des changements sociétaux et technologiques.

 

L’interprétation n’est pas un acte inné.

C’est pourquoi l’apprentissage est indispensable à l’exercice du métier. Pour valider ses compétences linguistiques, sa capacité à transmettre le sens d’un discours ou encore sa bonne application des règles déontologiques et éthiques de la profession, l’interprète doit suivre un parcours universitaire. Une fois les mécanismes d’interprétation acquis et sanctionnés par un diplôme (MASTER : BAC+5), les interprètes sont confrontés à la pratique du métier. 

Depuis 2007, il existe 5 formations en France délivrant le diplôme d’interprète, à Paris, Toulouse, Lille et Rouen.

Dans leur ouvrage, L’interprétation en langue des signes, les auteurs découpent les mécanismes de l’interprétation en 6 étapes. (Bernard, Encrevé, Jeggli, 2007, 86)

  1.  Écouter, entendre/Voir, regarder.
  2. Comprendre et analyser le sens.
  3. Retenir le sens.
  4. Visualiser des images mentales, ébaucher une première interprétation mentale.
  5. Interpréter vers la langue des signes ou le français
  6. Contrôler mentalement la bonne qualité de la traduction

Toutes ces étapes sont indispensables pour délivrer une bonne interprétation respectant le vouloir-dire du locuteur. Ce processus interprétatif se déroule très rapidement dans le cerveau, et alors qu’une première unité de sens est analysée, visualisée par l’interprète, que celui-ci doit déjà être en écoute sur le segment suivant.

Sources de financement pour les prestations d’interprètes en langue des signes française :
Sources de financement (handipole.org)

Non, la langue des signes n’est pas universelle. En effet, il existe plusieurs langues des signes au même titre qu’il existe plusieurs langues vocales. Chaque pays a sa culture propre et donc chaque langue des signes reflète ces différences culturelles. Il existe même des spécificités régionales ! Cependant elles partagent bien souvent des points communs : Les expressions de visage, les pointages, l’orientation du corps, l’axe temporel...


La langue des signes est une langue à part entière, elle n’est pas comme certains pourraient le croire l’adaptation littérale d’une langue parlée. Elle possède sa propre grammaire, sa propre syntaxe et sa propre logique. A l’instar du français, la langue des signes française s’est construite au fil du temps. Elle est en perpétuelle évolution avec les transformations du langage, les néologismes, etc.
Il existe un système de communication pour les conférences et les évènements que l’on retrouve sous le nom de « Signes internationaux ». Celui-ci est très visuel et peut être compréhensible par les sourds du monde entier.

La langue des signes française est reconnue comme une langue à part entière depuis la loi du 11 février 2005. Il y a environ 500 interprètes FR- LSF aujourd'hui en activité sur le territoire français, ce qui est loin de couvrir les besoins.

Un interprète peut être amené à intervenir dès lors qu’il y a un besoin de communication entre une personne sourde et une personne entendante. Les contextes sont alors très variés : milieu judiciaire, médical, scolaire, formation, services publics, sociaux ou administratifs, conférences et vie culturelle... Les domaines d’interventions sont parfois très techniques. La préparation en amont est essentielle afin d’optimiser la qualité de la traduction. Elle se fait grâce à des recherches personnelles et aux supports d’informations envoyés par le client avant l’intervention.